ETHIQUE de L'AMAP-MAP
Dans les localités voisines de Mas Grenier et Verdun, en septembre 2008, plusieurs familles sensibles au respect de l’environnement cherchaient un nouveau moyen de s’approvisionner en légumes de saison en vente directe, dans une autre logique de consommation que celle du supermarché ou des primeurs approvisionnés chez les grossistes.
Gilles et Nadine, jeunes agriculteurs en cours d’installation à Montech, rencontraient des difficultés à trouver des débouchés stables et réguliers pour écouler leur production.
Notre rencontre a permis de construire un partenariat durable.
Pour la réussite de ce partenariat nous définissons collectivement nos principes éthiques élémentaires.
L’AMAP-MAP « Manger Avec Plaisir » est l’Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne de Mas Grenier.
Elle rassemble des amapiens autour d’un couple de maraîchers bio de Montech, Gilles Przetak et Nadine Grépin. Notre objectif est de soutenir leur activité paysanne, souhaitant préserver une logique d’agriculture durable de proximité.
Ils nous cultivent et nous livrent notre ration hebdomadaire de légumes. En retour nous nous organisons collectivement pour leur apporter des coups de mains en cas de besoin. Nous apprécions également de cuisiner des produits sains, variés, et retrouver le plaisir de manger
des légumes qui ont du goût.
Comment fonctionne l’AMAP-MAP ?
Les membres s’engagent à acheter un panier (ou ½ panier) de légumes bio par semaine, pendant une saison de 6 mois, et à venir le récupérer dans notre local à Mas Grenier. Un roulement est organisé entre les membres pour tenir la permanence des livraisons de paniers.
Nous nous retrouvons également à la ferme deux à trois fois par saison pour des journées de chantiers collectifs : les membres qui le souhaitent peuvent y venir en famille et donner un coup de main sur des « travaux » comme le paillage, la réalisation de coulis de tomates, …
Le producteur, bénéficiant du soutien des adhérents s'engage à livrer des légumes de saison de qualité, cueillis à maturité, au meilleur coût.
Cette relation d'échanges entre amapiens et producteur permet un bénéfice mutuel. Il ne s’agit pas d’une simple livraison de paniers hebdomadaires pour les amapiens, ni d’un simple débouché commercial pour le producteur.
Dans une vision plus large, les « amapiens » participent à maintenir et à développer une agriculture locale créant des emplois et capable de produire des légumes de haute qualité, dans le respect de l'environnement.
1. L’engagement
L’engagement à acheter des paniers durant toute la saison est fondamental pour le paysan. Cela lui permet de planifier au plus juste sa production et ses investissements, de réduire les pertes et invendus donc le gaspillage. Cela lui permet de se concentrer sur sa production sans perdre de temps sur la recherche de débouchés, au profit de la qualité et de la régularité du contenu des paniers. Cela améliore et stabilise ses revenus. Ce mode de travail permet de sortir des conséquences de l’économie du marché conventionnel : instabilité des prix, concurrence permanente, produits attractifs de moindre qualité, …
Pour les amapiens, le fait de recevoir son panier déjà préparé chaque semaine, lui permet de ne plus perdre de temps dans son approvisionnement en légumes, de se recentrer sur le lien avec les autres amapiens, échanger autour du plaisir de découvrir des nouveaux légumes et de bien manger.
Les producteurs s’engagent à produire des légumes issus de l’agriculture biologique en quantité cohérente pour livrer les paniers de façon hebdomadaire. Ils s’engagent à accueillir à la ferme les amapiens pour leur montrer la production et leurs méthodes de travail. Le mode de production se veut transparent (comment sont produits les légumes et comment est composé le panier) et à l’écoute des attentes des amapiens (diversité, taille des rations…).
Les moyens de production se veulent adaptés à cette dimension humaine : petite exploitation, traction animale, …
2. La solidarité
Un lien étroit se met en place entre amapiens et producteur.
Lorsque le producteur rencontre un cas de force majeure (intempéries, accidents, …), il devra en informer immédiatement les amapiens. Les amapiens sont alors sollicités pour apporter leur aide-coup de main. Si cela doit interrompre momentanément la production, le paiement des paniers est maintenu pour assurer au producteur le maintien de son activité.
A l’opposé, en cas de surproduction la récolte est répartie entre les amapiens.
Un système de panier solidaire est proposé comme alternative au panier classique : en échange de travaux à la ferme, les amapiens bénéficiant d’un panier solidaire paieront moins cher leur panier.
Lorsqu’un amapien a un souci grave ponctuel et ne peut plus assurer le paiement des paniers, une solution collective est recherchée à ce problème.
Dans tous les cas, face à toute situation problématique, une réflexion collective est engagée pour trouver la meilleure solution adaptée à tous.
3. Le lien social
Les échanges sont au centre de notre association.
Nous avons plaisir à nous connaître, facilitant ainsi tous les systèmes d’entraide au quotidien. Nous échangeons des recettes de cuisine, nous discutons sur notre blog, … L’AMAP-MAP est un espace de convivialité, où l’on tisse des liens amicaux avec ses voisins.
Etant plus au fait des goûts des amapiens, les producteurs orientent la production de façon cohérente.
4. La définition des prix
Producteurs et amapiens définissent ensemble le coût des produits fournis (légumes, fruits), le prix doit être évalué pour permettre une juste rémunération des producteurs.
Le producteur s’engage à fournir périodiquement une quantité de produits correspondant à ce prix.
Il doit définir précisément le mode d’évaluation de ses produits dans le cadre de l’AMAP par rapport au prix qu’il est susceptible de pratiquer ailleurs.
A l’origine, les prix des paniers ont été estimés pour être équivalents aux prix de vente à la ferme. L’objectif étant d’atteindre un prix inférieur aux prix de vente à la ferme au fur et à mesure des années.
Dans tous les cas, le mode de calcul est totalement transparent.
Le producteur fournit régulièrement des informations aux amapiens pour leur permettre de vérifier si les termes du contrat sont respectés.
5. Les achats groupés de produits complémentaires à but non-lucratifs
Nous avons défini que nous pouvions faire appel à des producteurs de légumes secs, viande, fromage, miel, vin, pain, … que ne produisent pas Gilles et Nadine.
Ces producteurs sont choisis par l’ensemble des amapiens en assemblée générale.
Il ne s’agit pas d’autres amaps parallèles. Parmi les amapiens un référent organise les commandes et la distribution de ces produits par rapport aux demandes des amapiens mais aussi en fonction des souhaits des producteurs.
6. Les animations, transmissions pédagogiques, débats autour de l’agriculture et du mode de production
La ferme peut servir de support pour mieux comprendre les enjeux de l’agriculture du XXIeme siècle.
Des animations pédagogiques peuvent être proposées par le producteur ou les amapiens pour enrichir notre culture générale.
L’AMAP a également vocation à être un lieu d’échanges sur les problématiques sociales et environnementales.
7. Le choix de la non-adhésion au réseau des amaps midi-pyrénéen
Actuellement, le réseau des amaps midi-pyrénéens est en difficulté interne.
Nous avons fait le choix de créer une association indépendante, permettant de gérer l’amap à laquelle nous adhérons une fois par an. Cette adhésion permet de régler les frais d’assurance et autres dépenses courantes.
Lorsque le réseau aura éclairci son fonctionnement, nous pourrons envisager de l’intégrer après validation en AG.
Ecrite le 1er février 2010
Validée en Comité de Pilotage le 6 décembre 2010
8. Il est acté ce jour, date d'assemblée générale à Mas Grenier, que de nouveaux produits seront proposés en paniers AMAP à compter de mai 2013 :
– volailles
– oeufs
– fromage de chèvre
– glace
– jus de pomme
D'autres produits de conservation seront vendus en vente au déballage lors des distributions, par souhait des adhérents et des producteurs :
– farines, huile, vin, pois chiches, amandes
– tisanes
Le 26 janvier 2013